Le réveil sonne. Je me réveille avec difficulté. Je regarde mon portable pour voir si je ne suis pas en retard. On est samedi. Je n'ai pas cours. Il est 8 heures. J'ai oublié d'enlever mon alarme. Quel con ! J'essaye de me rendormir mais en vain. Je ne peux pas m'empêcher d'oublier la date inscrite sur le portable. 21 novembre. Le jour de mon anniversaire, mais cette année, il ne sera pas un jour spécial. Mes parents ne sont plus là pour venir m'apporter mon petit déjeuner au lit ce jour, ils ne sont pas là pour m'offrir une focale ou une autre Argentine, ils ne sont pas là pour me faire des câlins toutes les deux minutes, ils ne sont pas là pour souffler les bougies à ma place comme ils avaient l'habitude de faire alors que moi j'étais déjà entrain de prendre des photos. Cette année je ne pourrais pas avoir la photo de mon gâteau. Oui car depuis mon premier anniversaire je prenais une photo de mon gâteau c'était un rite. Cela est devenu encore plus une tradition lorsque j'ai eu mon premier appareil photo, c'était souvent la première photo pour m'entraîner, pour voir l'effet que produisait l'appareil. Non, cette année, je n'avais rien, rien de ceci, la solitude serait ma seule compagnie. Je sors de mon lit, attrape mon Mac et regardent les photos de mes anniversaires. Je suis nostalgique et mélancolique. Je ne veux pas passer ma journée seule, par celle-ci. Je prends mon portable, je compose le numéro d'Anna Barry et l'appelle. Calmement alors que les larmes montent, je lui explique la situation et je lui demande de m'accompagner aux cimetières avec moi et passer du temps avec elle. Anna et moi sommes pareils, on ne montre pas l'impact émotionnel qu'a eu l'accident sur nous mais quand on est ensemble on se dévoile. On libère tout ce qu'on a gardé face aux autres.

Après avoir mangé, je décide d'aller à la boulangerie là, où travail Anna, d'attendre qu'elle ait fini avant de nous diriger vers le cimetière. Je la remercie de m'accompagner puis nous partons. Nous arrivons à destination, je cherche à l'aller qui mène aux tombes de mes parents et quand j'y arrive, je fonds en l'arme. Mécaniquement, je me tourne vers Anna et je vais dans ses bras. Je n'arrive pas à parler, le silence est présent, on entend simplement le bruit de mon sanglot qui ne cesse. Je ne peux me contrôler, c'est plus fort que moi, mes yeux me brûlent, les larmes s'échappent et mon coeur s’apaise.
C'est seulement après 20 minutes à passer dans les bras de la brune, que mes yeux se décident à arrêter de pleurer. Je la regarde et lui dit : "Merci d'être là..."Je pose ensuite mon regard sur les pierres où sont marqué le nom d'Amy et Joshua Watson et ajoute :"Je n'aurais même pas pris mon gâteau d'anniversaire en photo cette année, je n'aurais même pas eu un câlin de leur part, et je n'aurais même pas pu manger le gâteau de ma mère."et je sanglote de nouveau.