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Notre lien ✰ Jules N. Henderson
Point de vue Hazel. C'est quand il a poussé la porte pour la première fois que je l'ai vu. J'ai trouvé ça trop drôle de voir un professeur aussi jeune dans un cours de médecine. Et puis surtout sur la pédiatrie. Il avait l'âge d'être encore à l'école, il s'était sûrement trompé de salle. Ou alors c'était lui aussi un élève qui reprenait les études. Merde alors, il est beau. Bon si il se met derrière le bureau c'est qu'il est sûrement prof. Merde. Mais merde Hazel arrête de jurer, un peu et concentre toi un peu ! C'est pas comme si tu jouais ton avenir à tenter une putain d'année de médecine qui va peut-être jamais servir.
"Bonjour. Je m'appelle Jules, et je suis ce qu'on appelle le chef infirmier en secteur pédiatrie. Enfin, l'intitulé ça me sert juste pour gagner un peu plus que mes collègues." Je souris comme une niaise. Arrêtes donc de sourire un peu !
"Si vous êtes ici, c'est que vous espérez sans doute avoir un diplôme à la fin." Non pas vraiment, moi je viens juste mater les beaux professeurs.
"J'vais pas vous mentir, la médecine, c'est chiant. Je risque de me faire virer à cause de cette phrase, mais c'est quoi, on apprend pleins de trucs qui ne nous serviront jamais. Alors comme je suis un intervenant qui va venir vous voir de temps à autre, je vous propose une autre sorte d'enseignement." Tiens ça m'intéresse. Je m'avance un peu et plisse les yeux. Allez sort là ta solution miracle.
"Ceux qui le souhaitent pourront venir dans le service pédiatrie de l’hôpital et faire un stage qui sera certainement plus enrichissant que rester assis sur une chaise pendant huit heures. Malheureusement je n'ai que peu de plac... " "Moi je suis intéressée !" Ok Hazel t'inquiètes pas tu n'as pas du tout l'air d'une débile à moitié debout sur ton bureau. Il me regarde et il me sourit en baissant les yeux. Mon dieu, ses yeux là c'est de la tuerie.
"Ca marche. Personne d'autre ?" Les autres se regardent comme si il allait les manger. En même temps se faire manger par un mec pareil, je suis pas contre. Personne d'autre alors ?
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"Tu t'es déjà occupée d'enfants ?" Il me regarda, amusé. Qu'est ce que j'avais encore pu faire de travers ? J'ai pourtant repassée ma blouse plusieurs fois pour éviter les plis.
"J'ai été baby-sitter à mes heures perdues, dans une lointaine jeunesse." Il rit, comme si j'avais dit une bêtise. Pourquoi il rigole ? C'est franchement déstabilisant.
"Je parlais d'enfants malades." Ah oui merde. Tout de suite c'est moins fun hein. Je remet mes cheveux en place et replace cette foutue mèche qui s'enlève toujours de mon chignon.
"J'avoue que non. Mais ce sont d'enfants aussi, il n'y aucunes différences pour moi." Je vois ses yeux perdent de leurs éclats et je me dis que j'ai fais une boulette. C'est quand j'entre dans la pièce à vivre que je comprend. Il y a bien une différence. Les fils branchés, les masques portés, les crânes rasés.
"C'est ce que je pensais aussi. Un enfant est un enfant. Mais quand tu arrives là..." Il soupire. Son visage est maintenant grave, et j'ai l'impression qu'il a la gorge serrée.
"Ce ne sera pas facile tous les jours. T'auras envie d'envoyer bouler tout ton entourage et tu te cacheras dans les toilettes pour pleurer. Mais devant eux, tu ne dois jamais craquer c'est clair ? Tu n'as pas le droit à l'erreur devant des enfants malades." Wouah, beau parleur en plus.
"Vous avez des enfants ? " Merde, Hazel mais qu'est ce qui te prend de parler à haute voix quand tu penses les choses dans ta tête ? Il tourne son visage vers moi et sourit. Mais ce n'est pas un sourire joyeux loin de là. Merde, j'ai touché un point. Ca commence bien.
"Une petite fille oui. Elle a trois ans." "Donc vous êtes marié." Ce n'était pas une question. Une affirmation. Quel déception.
"Votre femme travaille ici ? " Il fallait bien que je change de sujet. Ca devait bien marcher ça, le sujet de la femme et tout.
"Ma femme est morte." Penses à te la fermer la prochaine fois Hazel..