✰ NOM : Les Folsom sont établis sur la petite île d'Alaska depuis des générations. Ils y mènent une vie paisible et agréable. Pourtant, à la naissance, son nom était Masen ; ce ne fut que lorsque son oncle et sa tante l'adoptèrent officiellement qu'il devint un vrai Folsom. ✰ PRÉNOM : Baptisé Wesley James dès qu'il eût pointé le bout de son nez, il ne fut jamais que Wes et beaucoup pensent qu'il s'agit là de son vrai prénom. ✰ AGE : Il a fêté ses trente-deux en compagnie de toute sa famille, et surtout son frère jumeau, au Ludvig's Bistro ✰ NATIONALITÉ & ORIGINES : Nés dans une petite ville insignifiante du Maine, la fratrie Folsom, anciennement Masen, est purement américaine. Si l'on étudiait l'arbre généalogique, l'on découvrirait certaines origines européennes, sans doute aucun, mais personne ne l'a jamais vraiment fait. ✰ PROFESSION : Wes est entré dans les forces de l'ordre dès qu'il l'a pu. Désormais, il est inspecteur de police et, de par son métier, il fut l'un des premiers sur les lieux de l'accident. ✰ STATUT SOCIAL : S'il fut fiancé il y a quelques années, il est présentement célibataire et pleinement épanoui dans ce statut. Il ne court pas après les sentiments, il est heureux de sa vie ainsi. ✰ ORIENTATION : Il n'est attiré que par les femmes, bien qu'il soit totalement ouvert d'esprit et qu'il accepte toutes les orientations sexuelles. ✰ GROUPE : All is lost. Il a perdu son frère jumeau et vit dans le déni le plus absolu. ✰ CARACTERE : Intuitif, sérieux, volontaire, borné, colérique, très organisé, peu bavard, bourru, discret, serviable, lunaire.

   
        OO1. Les gens qu'il ne connaît pas, Wes les garde à bonne distance. Il aime sa ville, il aime ses voisins, ses amis, sa famille ; mais en ce qui concerne les étrangers et les nouveaux venus dans son existence, tout est différent. Il se montre très discret, presque froid et donne une impression d'arrogance à peine dissimulée. OO2. Wes adore les enfants et il n'a qu'une hâte : celle d'être oncle. Il est d'ailleurs très paternel, très protecteur envers sa petite sœur. Surtout depuis l'accident. OO3. Wes est un homme organisé et méticuleux qui croit en l'adage chaque chose à sa place. Dans sa maison, tout est soigneusement rangé et il aime nettoyer lorsqu'il est confronté au stress. OO4. La personne que Wes aime le plus au monde, c'est sa petite sœur. Il ne lui refuse rien, lui donnerait le bon Dieu sans confession. OO5. Quand il était petit, Wes rêvait de vivre dans un avion. Pas pour voyager, pas du tout. Simplement pour quitter la terre et voler quotidiennement. OO6. Wes, c'est un homme très terre-à-terre à qui on ne fait pas avaler des couleuvres. Au contraire, il est des plus méfiants et vérifie toujours ses sources. Plus encore lorsqu'il s'agit de son métier. OO7. Wes fut l'un des premiers hommes dépêchés sur les lieux de l'accident. Ce jour funèbre reste donc marqué à l'indélébile, comme une trace, une cicatrice éternelle, dans son esprit. OO8. Sa tante est comme une mère pour lui et elle désespère de le voir toujours célibataire. Pourtant, Wes fut fiancé il y a quelques années. Aujourd'hui, celle qui aurait dû être sa femme est devenue sa meilleure amie. Pour le meilleur et pour le pire. OO9. Il ne parle plus de Cam - Camden - son frère jumeau. C'est comme s'il n'avait jamais existé. Sa mort est certainement encore trop récente, le traumatisme trop violent. O1O. Il est très sportif, court tous les matins, accompagné de son labrador Clapton (en hommage à Eric Clapton) mais n'a jamais été très friand des sports collectifs.
   

Spoiler:

       
       
       Wes a huit ans et, serré dans sa main, se trouve la paume minuscule de sa petite sœur. Il observe son frère jumeau, Camden, mais ce dernier semble endormi. Ils sont à l'arrière d'une voiture silencieuse. L'atmosphère est lourde, chargée d'un chagrin que l'on tait. Peut-être par pudeur. Peut-être par crainte. Son oncle Joshua est au volant. A ses côtés, tante Prudence jette parfois quelques coups d’œil dans leur direction. Elle pense être discrète mais Wes les remarque tous. Ils roulent vers l'aéroport. "Vers votre nouvelle maison," comme l'a précisé tante Prue en fermant leurs valises. Ils quittent Eastbrook. Ils quittent les chambres qui les ont vu grandir. Ils quittent leurs parents, désormais enterrés sous d'épaisses couches de terre. Quand il y pense, ça lui fait mal au cœur, à Wes. Il serre la main de sa sœur un peu plus fort, et elle se tourne vers lui avec un triste sourire. Il se demande si elle sait ce que signifie la mort, si elle sait qu'elle ne reverra jamais Maman et Papa. Si elle sait où est Sitka. Si elle sait que l'Alaska, c'est loin de tous leurs petits amis, des voisins qui jouaient avec eux. Dans son regard, il lit la tristesse. Heureusement, il y lit un peu l'espoir aussi. Parce qu'elle a entendu parler des cousins et des cousines qui l'attendent dans leur nouvelle maison. Alors il tait ses craintes et pose son front contre la vitre froide. Espère que la nouvelle maison sera aussi accueillante et chaleureuse que l'ancienne.


Wes a vingt-quatre ans. Maggie et lui sont installés à la table du meilleur établissement de la ville. Et il est en stress. En nage. La panique la plus complète. Face à lui, sa petite-amie est plus belle que jamais. Elle est radieuse, son sourire s'étire si intensément qu'il se demande, l'espace d'un instant, si elle n'a pas compris qu'il s'apprête à lui faire sa demande. "Wes, est-ce que tout va bien ?" s'inquiète-t-elle en dépliant sa serviette sur ses genoux, et il lui offre une pâle copie d'un sourire rassurant. "Hmm-hmm." "Tu es aussi blanc que le matin où mon père t'a aperçu sortant de ma chambre." L'épisode évoqué le fait rire. Ce n'est pas vraiment comme si son père ne l'avait jamais vu sortir de sa chambre. Depuis son arrivée à Sitka, elle est ce qui se rapproche le plus d'une amie d'enfance. Ils ont passé des nuits et des nuits ensemble, serrés dans le même lit. En toute innocence. Jusqu'à un beau soir d'adolescence. Jusqu'à ce soir. Wes se reprend, se racle la gorge discrètement tandis qu'il vérifie dans la poche de son veston. L'écrin est toujours là, bien dissimulé. "Ecoute, hum..." commence-t-il avec une grimace. Puis, il s'interrompt, fait une pause et retrouve son souffle. Sa respiration est tellement erratique que c'en est honteux. On dirait qu'il est en train de passer un examen oral. Et elle, elle est là, immobile, son sourire charmant figé sur ses traits délicieux. Elle semble se délecter de la scène. "C'est un oui. Pourquoi tu paniques ?" Et, comme ça, en le désarçonnant, comme toujours, tandis qu'il passe le solitaire à son doigt pâle, elle se promet à lui pour l'éternité.


Wes a trente-deux ans et il comprend que l'éternité est une notion subjective. Elle peut être courte : comme ses fiançailles avec sa petite-amie de toujours, sa meilleure amie, sa confidente. Une année après sa demande, ils se séparaient d'un commun accord. Ils n'ont jamais été de véritables amants, seulement des amis qui avaient perdu pied. Qui s'étaient laissés porter par un tourbillon tumultueux. Et elle peut être longue, la notion d'éternité. Comme le temps qui le sépare désormais d'une réunion avec son frère jumeau. Camden est loin, envolé. Emporté par le tragique accident d'avion qui les a tous touchés, de près comme de loin, dans la belle petite ville de Sitka. Il en est là de ses réflexions lorsque sa petite soeur se laisse choir sur la chaise qui lui fait face. Ses yeux sont soucieux mais son sourire est radieux. Un sourire qui n'annonce rien de bon. Quelle idée farfelue a-t-elle encore bien pu inventer ? Depuis la mort de Camden, elle est un véritable rayon de soleil. Elle est pourtant aussi abattue que lui, il en a conscience. Ne lui a pourtant jamais révélé à quel point elle lui est précieuse en ces temsp difficiles. Il espère simplement qu'elle le sait. "Oh hé, tu m'écoutes ?" Violent retour sur terre. Il acquiesce. "Qu'est-ce que je disais, alors ?" Il se pince les lèvres et elle éclate de rire. "J'ai besoin de ton aide." "Pour quoi faire ?" "Mon amie a des problèmes." Elle lui expose rapidement la situation, parle avec les mains, mime, pousse des soupirs à fendre l'âme. En résumé, suite à un dégât des eaux généralisé dans l'immeuble de sa meilleure amie, cette dernière est contrainte de trouver un nouveau logement. "C'est là que tu interviens." Sa langue claque, il hoche la tête en signe de dissentiment. "Je vois parfaitement où tu veux en venir. Ce que je ne comprends pas, c'est : ta meilleure amie. Pourquoi chez moi ?" Sa soeur le regarde comme s'il était idiot, puis hausse les épaules. "Parce que j'habite dans un petit taudis et qu'elle a besoin d'espace. Et que t'en as à revendre dans ta maison. Où tu vis seul, je te le rappelle." Seul pour une raison, a-t-il envie de rétorquer. "Qu'elle stocke ses affaires chez moi et vive chez toi." Elle soupire. "Sérieux ? C'est ça, ta solution ? Parce que j'ai qu'une chambre, qu'elle va devoir dormir avec moi. Et si j'ai envie d'amener un garçon et que... " "Trop d'informations..." l'interrompt-il avant qu'elle ne franchisse la limite inviolable. Il n'a pas du tout envie de savoir ce qu'elle ferait avec ledit garçon. Alors il cède. "Bien. Mais c'est toi qui paies aujourd'hui."